Avant de parler de sécurité alimentaire et du déclin des abeilles, arrêtons-nous un instant sur leur œuvre. Le travail des abeilles pour produire du miel est titanesque. Nous le savons bien aujourd’hui, mais il est intéressant de rappeler les chiffres afin de réellement se rendre compte. « Pour récolter 1 kilo de miel, il faut en moyenne 6000 abeilles, qui butinent près de 800 000 fleurs ! Les abeilles doivent parcourir 40 000 km, soit la moitié de la distance de la Terre à la lune…» (1) Le miel est un produit alimentaire de qualité longtemps reconnu par les hommes pour ses multiples vertus. Or nous ne nous nourrissons pas uniquement de miel… Comment la sécurité alimentaire dans le monde peut-elle être liée à la vie des abeilles ? Et bien ce n’est pas le miel en soit qui nous inquiète aujourd’hui, ce sont les abeilles elles-mêmes. « Depuis de trop nombreuses années, les apiculteurs perdent chaque année une très grande part de leur cheptel », nous dit l’Union Nationale de l’Apiculture Française.
Mais alors…
Pourquoi le déclin des abeilles met-il à risque notre sécurité alimentaire ?
Greenpeace nous alarmait déjà en 2013 dans son rapport sur « le déclin des abeilles qui menace la sécurité alimentaire dans le monde ». On estime que près de 90 % des plantes à fleurs, qu’elles soient cultivées ou sauvages, dépendent de la pollinisation par les animaux. L’abeille étant l’un des principaux pollinisateurs, ce chiffre souligne son rôle crucial pour le maintien de la production alimentaire et des écosystèmes de plantes sauvages.
« L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que sur la centaine d’espèces de plantes qui fournissent 90 % de l’alimentation mondiale, 71 dépendent de la pollinisation des abeilles. Rien qu’en Europe, 84 % des 264 espèces de cultures dépendent de la pollinisation animale et 4 000 variétés de légumes ne pourraient exister sans les abeilles. »
PNUE(2), 2010
D’autre part, d’après l’étude la plus récente menée sur le sujet, la valeur des cultures dépendant de la pollinisation serait d’environ 265 milliards de dollars (Lautenbach et al, 2012). Bien évidemment ceci est bien en deçà de sa valeur réelle car, comme tout autre service écosystémique, si la pollinisation venait à disparaître, sa valeur serait alors inestimable ! Cela concerne certaines denrées déjà coûteuses comme le cacao, le café et des épices, mais aussi une grande partie de l’alimentation mondiale comme nous l’avons vu ci-dessus. Le risque pour la sécurité alimentaire induit par le déclin des abeilles est donc bien réel.
Quelles sont les causes de cette menace pour la sécurité alimentaire?
L’expansion de l’agriculture et le recours à la monoculture sont des facteurs de premier ordre dans la mise à mal de nos abeilles. L’accélération de l’agriculture est donc paradoxalement en partie responsable du risque pour la sécurité alimentaire dans le monde. Elle entraîne la destruction des habitats naturels des pollinisateurs et de leurs sites de nidification. L’utilisation massive d’engrais, d’herbicides, de pesticides et autres produits chimiques limite considérablement la disponibilité de nourriture pour les abeilles, voire entraîne directement leur mort.
Aux effets dévastateurs de l’agriculture, s’ajoutent ceux du réchauffement climatique. La hausse des températures, la modification des régimes de précipitation, l’augmentation du nombre de phénomènes météorologiques extrêmes, autant de changements qui, à terme, pourraient entraîner une extinction accélérée des pollinisateurs. Ces bouleversements entraînent, entre autres, une modification des floraisons. En conséquence, certains polinisateurs meurent, et certaines espèces végétales disparaissent, mettant fin à des interactions essentielles pour la pollinisation des plantes. Autrement dit, le réchauffement climatique, par l’intermédiaire du déclin des abeilles, met en péril un écosystème indispensable à la sécurité alimentaire dans le monde.
Ce que nous pouvons faire à notre échelle pour agir contre cette menace et soutenir la sécurité alimentaire pour tous.
Comme nous venons de le voir, de manière globale, toute action luttant contre le réchauffement climatique sera bénéfique à la sécurité alimentaire. Côté agriculture, pour inverser la tendance et éviter l’effondrement des abeilles, deux types d’actions peuvent être menées. D’abord, éviter de nuire aux pollinisateurs. Cela signifie, par exemple, interdire l’utilisation des substances agricoles chimiques dangereuses. D’autant qu’il a été démontré qu’une agriculture sûre pour l’environnement peut aussi être économiquement rentable. Ensuite, il faut préserver la santé des pollinisateurs. L’idée est d’augmenter la diversité des plantes, afin d’améliorer les ressources florales disponibles pour les abeilles, dans l’espace et dans le temps. C’est pourquoi Benoît Geslin, docteur en écologie, recommande de maintenir des zones florales locales et natives dans les villes afin d’y attirer les pollinisateurs.
C’est ainsi qu’à Bell Vision, nous avons choisi d’apporter notre contribution avec le parrainage de ruches. C’est Bee & Cie qui nous accompagne dans notre démarche en faveur d’un « buzz durable ». En choisissant un partenariat avec Bee & Cie, nous participons au soutien direct des apiculteurs engagés. Une agriculture locale dont le rôle est essentiel au « maintien et [au] développement des colonies au niveau du territoire ainsi que la préservation de la biodiversité». Nous sommes fiers d’encourager une équipe de passionnés, engagés dans la promotion du rôle des abeilles dans la sécurité alimentaire.
Rejoignez-nous, sautez le pas et construisons ensembles un avenir pour la planète et tous ses habitants !
(1) Famille Mary
(2) Programme des Nations unies pour l’environnement
Sources :
Rapport de Greenpeace sur le déclin des abeilles
https://www.famillemary.fr/blog/post/combien-dabeilles-sont-necessaires-pour-recolter-1-kilo-de-miel
https://www.ecologie.gouv.fr/insectes-pollinisateurs/
https://planete.lesechos.fr/enquetes/la-disparition-des-abeilles-menace-notre-securite-alimentaire-15632/
https://www.unaf-apiculture.info/actualites/les-grands-rendez-vous-du-congres-europeen-de-quimper-du-20-au-23-octobre-2022.html
